Un optimisme prudent en 2024 est justifié par la croissance modeste et la baisse des taux d’intérêt

Michael Sager : À la même période l’an dernier, nous mettions l’accent sur le risque élevé d’une récession et sur les évaluations excessives de la plupart des principaux indices des actions des marchés développés. On craignait que des facteurs entraînent une correction à la baisse importante des actions. Les investisseurs ont donc opté pour des couvertures défensives.

Passons à l’année en cours et nous vivons dans un monde différent, où la croissance aux États-Unis devrait soutenir la croissance des bénéfices. Les cycles de réduction des taux sont toujours avantageux pour les actions. Il est vrai que les compressions prévues plus tard cette année sont peut-être un peu moins qu'un espoir, mais elles devraient être effectuées. La croissance stable aux États-Unis et le cycle d’assouplissement des taux d’intérêt à l’échelle mondiale nous incitent donc à un optimisme prudent à l’égard des actions à un moment où de nombreux investisseurs disposent de liquidités excédentaires.

Michael Sager : La sélectivité sera essentielle. Identifier les marchés présentant les données fondamentales les plus intéressantes. Éviter de donner carte blanche. Nous voyons actuellement quelques idées intéressantes. L’une d’entre elles est le Canada.

Il y a trois ou quatre mois, notre positionnement tactique nous a permis de sous-pondérer les actions canadiennes. Nous sommes maintenant à une position neutre. La valorisation du marché canadien correspond généralement à sa moyenne historique. Et cela nous prépare vraiment à un rendement à long terme convenable.

Les marchés émergents sont l’autre idée. Il existe des occasions très intéressantes en Amérique latine et en Asie, en dehors de la Chine. Donc, si vous examinez et appliquez un processus de placement rigoureux et fondamentalement ciblé et que vous évitez les marchés dont les valorisations sont encore exagérées, cela devrait s’avérer avantageux. Avec optimisme prudent est certainement la façon de considérer les actions.

Michael Sager : Je pense qu’il s’agit d’une histoire similaire. Un optimisme prudent. Il est certain que les perspectives de rendement des obligations souveraines de base se sont considérablement améliorées par rapport à il y a quelques années en raison de la remontée des rendements.

Une bonne façon d’estimer le rendement annuel de vos titres à revenu fixe prévu à long terme consiste à commencer par les rendements actuels. À leur niveau actuel, ces taux suggèrent un rendement annuel moyen en devise locale de 4 % pour un bon du Trésor américain à 10 ans et un peu moins pour une obligation canadienne à 10 ans.

Il a été plus facile de réinvestir dans les titres à revenu fixe en raison de liquidités excessives il y a quelques mois, avant la forte reprise des obligations. Néanmoins, si nous examinons les occasions à long terme à partir du point de départ d’une répartition excédentaire dans les liquidités, le rendement prévu des obligations souveraines de base est intéressant.

Vous savez, il y a encore une petite probabilité liée à une récession. Le monde est ainsi fait. Il y a toujours une petite probabilité. Donc, si nous avons tort et que le résultat est plus faible que prévu, les obligations seront une bonne couverture. Qu'il s'agisse d'un retour à la diversification ou simplement d'une bonne pratique de couverture, les obligations offrent une bonne occasion.

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