La Banque du Canada (BdC) a procédé à une nouvelle réduction de 50 points de base (pb) de son taux directeur en décembre 2024, la deuxième en moins de deux mois. Parmi les principales banques centrales mondiales, la BdC est celle dont la politique d’assouplissement est la plus dynamiqueUne nouvelle fenêtre s’affichera.. Nous nous attendons à ce que celle-ci demeure l’une des plus conciliantes dans les mois à venir.
Cette position reflète les perspectives économiques à court terme, où les risques de baisse qui pèsent sur la croissance semblent actuellement l’emporter sur les risques d’une nouvelle hausse de l’inflation. De nombreux principaux indicateurs de l’inflation ont été inférieurs à la cible d’inflation de 2 % fixée par la BdC, à l’exclusion des frais d’intérêt hypothécaire, qui n’ont atteint que 1,2 % en moyenne au cours des trois derniers mois. L’écart de production demeure négatif, ce qui exerce des pressions à la baisse sur l’inflation. De plus, le marché de l’emploi s’est replié, le taux de chômage ayant dépassé de deux points de pourcentage son plus bas niveau de 2022 en novembre.
Les taux d’intérêt constituent désormais un obstacle de plus en plus important pour les segments clés du marché de l’habitation. Les récentes réductions de taux de la BdC ne devraient entraîner qu’une modeste baisse des taux hypothécaires. Cette situation vient renforcer les arguments en faveur de nouvelles baisses de taux qui contribueraient à faire baisser les taux hypothécaires et à soutenir l’activité immobilière au Canada.
Nous prévoyons 75 pb de réductions supplémentaires en 2025, ce qui abaisserait le taux directeur de la BdC à 2,5 % et représenterait une réduction totale de 250 pb depuis juin 2024. Les mesures d’assouplissement de la BdC découlant des réductions de taux devraient devenir un facteur positif de plus en plus important pour l’activité économique et nous nous attendons à ce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’accélère au second semestre de 2025.
Les dépenses de consommation devraient être un moteur important de cette reprise, en raison de la forte croissance des revenus, de l’épargne excédentaire, d’un modeste assouplissement de la politique budgétaire et d’une remontée de la demande de main-d’œuvre. La menace de tarifs douaniers américains constitue un risque pour cette vision positive Une nouvelle fenêtre s’affichera.. Mais pour l’instant, nous considérons qu’il s’agit avant tout d’un moyen de négociation. Toute augmentation des dépenses – par exemple pour la protection des frontières – résultant des négociations en matière de tarifs douaniers renforcerait en fait nos perspectives de croissance positive.
La reprise prévue de la croissance du PIB devrait favoriser la hausse des bénéfices des sociétés, ce qui est favorable aux actions canadiennes, surtout dans le contexte de valorisations à long terme modérées. Conséquemment, notre stratégie de répartition de l'actif demeure la même : les actions canadiennes sont surpondérées, alors que les actions internationales sont sous-pondérées, vu les perspectives économiques moins favorables et la menace plus importante de tarifs douaniers. Parallèlement, comme la BdC devrait abaisser son taux directeur davantage que la Réserve fédérale américaine et que la menace des tarifs douaniers américains devrait persister pendant une bonne partie de 2025, nous estimons que le dollar canadien risque de continuer à s’affaiblir par rapport au dollar américain.
Dans un contexte de baisse des taux d’intérêt et de perspectives d’accélération de la croissance, les obligations canadiennes présentent une occasion intéressante de générer des revenus et un risque de baisse relativement faible, une caractéristique intéressante dans une période de grande incertitude.