Madame Sharrab explique que ses associées et elle ont commencé à vendre ces produits faits à la main au moyen d’un modèle d’affaires de type entreprise à consommateur, mais qu’elles ont rapidement commencé « à créer des partenariats avec des organisations et à explorer le domaine des cadeaux d’entreprise. »
Elle précise que les entreprises recherchent souvent des « cadeaux qui ont une raison d’être ou une incidence environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) qui permet de redonner à la collectivité, comme à des causes soutenant l’égalité des sexes, la création d’emplois ou les occasions de formation et d’éducation. » Et c’est exactement ce que les entreprises obtiennent lorsqu’elles collaborent avec SITTI, que ce soit en achetant des cadeaux d’entreprise ou en développant différents types de partenariats. « Non seulement ces entreprises prennent-elles une décision d’approvisionnement, mais elles peuvent aussi avoir une incidence positive », ajoute Noora.
Dans ce scénario, les entreprises engagent déjà des dépenses, mais comme Noora l’explique, elles sont « en mesure de redoubler d’efforts quant à l’incidence de leurs achats, car ils permettent de créer des emplois au moyen de formations et de perfectionnement des compétences dans ces collectivités très marginalisées et souvent oubliées, et plus encore ».
Noora Sharrab souligne que presque tous les articles offerts sont fabriqués à la main par des réfugiées en Jordanie. « Nous collaborons également avec d’autres organismes communautaires de la région. Par exemple, nous nous approvisionnons en safran auprès d’agriculteurs locaux en Afghanistan, mais les produits finaux sont confectionnés par de talentueux artisans réfugiés. La mise en marché de ces produits vise à créer une économie circulaire pour ces collectivités déplacées. »
Les efforts de l’entreprise visent principalement à favoriser l’autonomie des réfugiés et des personnes déplacées en développant « la capacité sociale et économique d’une personne, d’un ménage ou d’une collectivité à répondre de manière durable à ses besoins essentiels », selon le rapport d’impact 2020 de SITTI, Madame Sharrab explique que la promotion de cet écosystème d’autonomie est une priorité cruciale pour SITTI, car elle veut contribuer à affranchir les membres de ces collectivités. Elle souligne qu’en aidant les artisans à commercialiser leurs produits, ils peuvent « s’éloigner du modèle caritatif et passer à un modèle d’entreprise sociale ». À cet égard, SITTI vise à encourager les réfugiés à utiliser leurs compétences et à leur permettre de le faire « afin qu’ils se sentent habilités en occupant un emploi, plutôt que d’incarner la croyance stigmatisée selon laquelle les réfugiés sont pauvres et ne reçoivent que de l’aide », précise Noora. SITTI s’efforce donc d’éliminer ces stéréotypes néfastes et limitatifs à l’égard des réfugiés en montrant à ses clients qu’ils sont capables d’accomplir de grandes choses. Ils n’avaient autrefois tout simplement pas les ressources nécessaires pour le faire.
De plus, Noora souligne que ces efforts permettent aux réfugiés de ces collectivités déplacées de « montrer à leurs enfants qu’il est possible de développer un ensemble de compétences, de contribuer et, par conséquent, de subvenir aux besoins de la famille ».
Elle précise qu’au départ, ses cofondatrices et elle n’avaient « pas du tout l’intention de fonder une entreprise de confection de savon. Mais il ne s’agit pas seulement de femmes qui fabriquent des savons ». En fondant SITTI, elles ont plutôt eu l’impression de trouver une vocation. Elles ont senti cette responsabilité communale de créer quelque chose avec ces femmes de la Jordanie.