Le point sur l’économie : Cinq observations clés de notre économiste en chef
Gardez une longueur d’avance sur les tendances économiques prévues pour le reste de l’année.
08 août 2024
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L’économie canadienne arrive à un moment décisif. L’inflation, les taux d’intérêt et la confiance des consommateurs jouent un rôle central dans l’évolution du contexte financier. Avery Shenfeld, économiste en chef de la Banque CIBC, fait le point sur ce à quoi les Canadiens peuvent s’attendre pour le reste de 2024.
Les réductions de taux d’intérêt laissent entrevoir un répit potentiel
Après deux années de hausses constantes des taux d’intérêt, la Banque du Canada a procédé à deux réductions depuis le début de l’année, abaissant le taux directeur à 4,5 %. Il s’agit d’un tournant potentiel vers un allègement économique pour les emprunteurs et les entreprises, ce qui pourrait stimuler la croissance économique. Bien que ces premières réductions des taux soient une étape positive, M. Shenfeld explique qu’il faudra procéder à d’autres réductions importantes pour rendre l’emprunt plus abordable et encourager les dépenses et les investissements. « En réalité, les taux d’intérêt sont encore très élevés », affirme M. Shenfeld.
Les Canadiens épargnent plus et dépensent moins dans un contexte de hausse des coûts
La hausse des coûts hypothécaires a incité les Canadiens à resserrer leur budget et à augmenter leur épargne. M. Shenfeld souligne la différence entre les comportements de dépense des Canadiens et des Américains : « Les Américains profitent du fait que leurs prêts hypothécaires sont immobilisés pendant 30 ans; ils n’ont donc pas à les renouveler lorsque les taux augmentent. Nous avons constaté une différence spectaculaire dans les comportements de dépense et d’épargne dans les deux pays. » À mesure que les taux d’intérêt baissent, M. Shenfeld s’attend à une reprise des dépenses, en particulier dans les secteurs liés à l’habitation, comme les meubles et les appareils ménagers.
Les habitudes quotidiennes sont toujours fortement assujetties à l’inflation
Selon M. Shenfeld, la clé pour atteindre la cible d’inflation de 2 % de la Banque du Canada réside dans les coûts des loyers et des intérêts hypothécaires.
Il souligne que l’inflation des loyers a été alimentée par la croissance démographique rapide. Il s’attend à ce que d’ici 2025, les changements apportés aux politiques gouvernementales sur les visas d’étudiants et de résidents non permanents réduisent le nombre d’immigrants dans ces catégories et contribuent à atténuer l’inflation des loyers.
En ce qui concerne les coûts des intérêts hypothécaires, M. Shenfeld déclare que, comme les Canadiens ont renouvelé leurs prêts hypothécaires à des taux d’intérêt plus élevés, cette composante de l’inflation se situe à plus de 20 % sur 12 mois. « Lorsque la Banque du Canada réduit les taux d’intérêt, elle peut commencer à utiliser ces réductions de taux pour réduire cette partie de l’inflation », affirme-t-il.
Attendez-vous à une faible croissance économique en 2024, mais qui sera plus vigoureuse en 2025
On s’attend à ce que la croissance pendant la deuxième moitié de 2024 demeure faible, compte tenu de la mollesse persistante de l’activité sur le marché de l’habitation et du ralentissement de l’économie américaine. « Il ne s’agit pas d’un ralentissement spectaculaire, mais l’activité globale de l’économie mondiale ne sera probablement pas très vigoureuse pour le reste de l’année. Nous avons de l’espoir pour 2025, après une série de réductions de taux d’intérêt, non seulement au Canada, mais aussi en Europe et, plus tard, aux États-Unis. »
Occasions dans les obligations, prudence avec les actions
« Nous avons connu une assez bonne remontée des actions, plus aux États-Unis qu’au Canada. Je suis un peu préoccupé par le fait que les actions sont maintenant pleinement valorisées pour ces réductions de taux d’intérêt à venir, déclare M. Shenfeld. Peut-être que le secteur de la technologie a fait beaucoup de ce qu’il peut faire à court terme. Je serais donc un peu prudent à cet égard. »
Toutefois, il voit des occasions sur le marché obligataire qui pourraient contribuer à compenser un ralentissement de la croissance des actions. M. Shenfeld croit qu’il est possible que les taux obligataires baissent et qu’ils améliorent le rendement des placements en titres à revenu fixe. « À l’heure actuelle, ce portefeuille équilibré traditionnel offre une protection contre la volatilité des marchés d’une manière qui n’était peut-être pas le cas lorsque les taux d’intérêt grimpaient brusquement il y a un an ou deux », annonce-t-il.
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