Composer avec les taux changeants de la Banque du Canada.

Il est essentiel de comprendre l’incidence des changements de taux d’intérêt sur vos placements. Une baisse des taux peut stimuler les actions, en particulier les sociétés de croissance, ainsi que des secteurs comme les services publics et l’immobilier, qui se portent généralement bien lorsque les taux sont bas.

La valeur des obligations – un placement à revenu fixe qui offre des rendements stables – augmente généralement lorsque les taux baissent. Cela signifie que les obligations achetées avant les réductions de taux pourraient prendre de la valeur une fois que la Banque commencera à assouplir les taux. « Si la Banque du Canada approche du point d’inflexion, les investisseurs qui recherchent de solides rendements ajustés au risque devraient se concentrer sur les titres à revenu fixe », indique Aaron Young, vice-président, Titres mondiaux à revenu fixe à Gestion d’actifs CIBC.

Le rôle des obligations dans la construction de portefeuille s’est accru, car ces titres servent à nouveau de source de revenus, en plus de faire contrepoids aux actions. Comme les taux sont à leur plus haut niveau depuis des décennies, les obligations procurent un bon revenu et un potentiel de plus-value en capital à mesure qu’ils baissent. « Compte tenu de leur revenu intéressant et de leur potentiel de hausse, les obligations pourraient être la partie la plus intéressante de votre portefeuille en 2024 », affirme M. Young.

Dans ce contexte d’incertitude, examinez également les avantages des fonds sous gestion active. Ces fonds sont gérés par des experts qui s’adaptent aux changements économiques et diversifient les placements dans différents actifs afin de réduire le risque. Cette stratégie est essentielle pour maintenir l’équilibre en période de volatilité des marchés et veiller à ce que votre portefeuille ne dépende pas trop d’une seule catégorie d’actifs.

Pour les investisseurs qui cherchent à mettre des liquidités de côté pour générer un revenu tout en renonçant au potentiel de hausse des obligations, les rendements actuels des certificats de placement garanti (CPG) valent la peine d’être envisagés pour une épargne à court terme. Toutefois, comme on s’attend à ce que les taux de la Banque du Canada baissent, les investisseurs pourraient ne plus avoir beaucoup de temps pour profiter des taux attrayants des CPG.

Si vous avez un prêt hypothécaire à taux variable, le moment est peut-être bien choisi pour le conserver, surtout si l’on s’attend à ce que les taux baissent. « Cela pourrait se traduire par une baisse des versements d’intérêt au fil du temps, mais il est important de surveiller de près l’évolution des taux », affirme Carissa Lucreziano, vice-présidente, Planification financière et conseils.

Si vous avez un prêt hypothécaire à taux fixe, tenez compte des avantages et des inconvénients du refinancement. « Vous devez comprendre les coûts liés à la résiliation de votre prêt hypothécaire actuel et collaborer avec votre spécialiste en services financiers afin de déterminer le point d’équilibre, où le coût de refinancement est compensé par l’épargne provenant d’un taux moins élevé », poursuit Mme Lucreziano. Le refinancement pourrait être une occasion d’économiser sur les frais d’intérêt à long terme ou même de consolider d’autres dettes.

Dans la perspective d’une baisse des taux, la consolidation des dettes est un autre facteur clé. Cette stratégie consiste à combiner vos dettes à intérêt élevé en un seul prêt assorti d’un taux moins élevé, ce qui simplifie vos versements et peut réduire le montant total des intérêts que vous payez au fil du temps. Il est important de discuter avec votre spécialiste en services financiers du moment et de la faisabilité de ce changement afin de trouver la meilleure harmonisation avec les taux d’intérêt qui vous sont offerts.

Si vous êtes à la retraite ou que vous prévoyez prendre votre retraite d’ici environ cinq ans, réfléchissez à l’incidence que pourrait avoir la modification des taux d’intérêt sur les revenus issus de vos placements à revenu fixe, comme les obligations ou les CPG. « Discutez avec votre conseiller de l’incidence que des taux d’intérêt moins élevés pourraient avoir sur vos prévisions de revenu de retraite et de la nécessité ou non de modifier la composition des placements dans vos comptes de retraite », indique Mme Lucreziano.

Si vous prévoyez emprunter de l’argent bientôt – pour une maison, une voiture, des études, etc. –, réfléchissez à l’incidence des changements de taux potentiels sur vos plans. Comme il est possible que les taux d’intérêt baissent, les emprunts pour les achats importants pourraient devenir plus intéressants. « Vous pourriez aussi envisager de tirer parti de taux d’intérêt moins élevés pour des emprunts stratégiques. Il peut s’agir de placements dans des biens immobiliers, des entreprises ou d’autres actifs susceptibles de s’apprécier ou de générer des revenus », affirme Mme Lucreziano.

Tout changement apporté aux stratégies de placement, en particulier le passage des obligations aux actions, peut avoir des répercussions fiscales. Il est important de les comprendre dans le contexte de votre stratégie financière globale.

Ayez des discussions détaillées sur la planification fiscale avec votre spécialiste en services financiers, surtout en ce qui concerne le revenu de placement et les gains en capital. Comme la baisse des taux d’intérêt peut avoir une incidence sur le rendement de certains placements, il est important d’envisager des instruments de placement fiscalement avantageux. Par exemple, investir dans un compte à l’abri de l’impôt, comme un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), peut être un moyen efficace de gérer vos obligations fiscales. « Les investisseurs pourraient aussi envisager des actions canadiennes à dividende qui bénéficient d’un traitement fiscal préférentiel en raison du crédit d’impôt pour dividendes », affirme Jamie Golombek, directeur général, Planification fiscale et successorale à la Banque CIBC.

Pour suivre l’évolution de la conjoncture économique, il importe de vous tenir au courant et d’adapter votre stratégie au besoin. « En discutant régulièrement avec un spécialiste en services financiers, vous vous assurez que votre stratégie correspond à vos objectifs et tient compte des hauts et des bas de l’économie », conseille Mme Lucreziano. Comme les taux d’intérêt pourraient changer au Canada en 2024, la gestion proactive de vos finances est essentielle. Ces discussions devraient porter sur la manière de gérer vos dettes, de placer votre argent et de mieux épargner en fonction de votre situation. L’idée principale est de vous préparer et de faire preuve de souplesse pour tirer le maximum des changements économiques grâce à des conseils adaptés à vos besoins.